Festival International N’Djam S’enflamme en Slam: Le concert de présentation
Par Rolland Albani, SAO magazine. Octobre 25, 2017
Comme promis, nous nous sommes donnés rendez-vous après la conférence de presse de ce matin pour le concert de présentation ce soir à Rod’s Prod au quartier Moursal de N’Djaména. Pour rester dans l’esprit du festival, nous allons vous faire un résumé de la soirée en slam.
Slam d’attente
Il est 19 heures et déjà le coin était bondé de monde pour l’occasion, Beaucoup de curieux, assis à un coin partageant rires, fous rires et boisson, Les derniers réglages s’activent sur la scène, bientôt les artistes entreront sur scène, Le public est cosmopolite et homogène c’est pas une insolite mais le monde s’est retrouvé au Tchad sans gêne. A la présentation de la soirée Preston l’éloquent, Qui annonce un programme très alléchant, et sans plus tarder sa commence tout de suite.
Slam d’introduction
Docta Ibra, est venu nous slamer ce que nous savons déjà et de ce que nous ignorons encore. Encore un slam engagé qui tire à balles réelles sur la société dans laquelle l’on vit. La triste réalité de la corruption, de la gabegie financière qui sont la bible de chevet de nos leaders africains, qui pillent, dépouillent le peuple qui souffre en silence. Un tir de sommation aussi envoyée à l’endroit de l’Europe, qui telle un “occidentaure” maintient un regard affamé et vorace sur l’Afrique.En slam d’introduction, on retrouve le grand et expérimenté rappeur/slameur M’Res. Il nous dégaine “Ma vision”, Un slam engagé d’un visionnaire, qui visionne sa vie à travers l’art pour lequel il survit. Sa vision, de faire toujours ce qu’on veut, même en opposition de ce que les parents veulent, car l’on est seul maître de son destin, ne pas croire en une destinée façonnée par une société qui se veut maîtresse de nos vies. De poursuivre un rêve c’est bien, deux rêves aussi c’est bien, il est suicidaire, mais plutôt salutaire de poursuivre son itinéraire, sans tenir compte du regard tortionnaire de la société. Par la suite, M’Res nous a peint la société dans laquelle nous sommes, sur un toile sombre et vraie, comme un miroir de chacun d’entre nous avec le titre “Je suis ce genre de mec”.
Clément, le champion tchadien 2016 de Slam est monté sur la scène pour nous raconter l’histoire tragique, comme une histoire contée à la Shakespeare de “Rimte le petit fonctionnaire” ce garçon lambda qui, parti de loin et de rien qu’une société impitoyable a transformé, manipulé, moulé et enfin suicidé. Ecolier, étudiant, chômeur, fonctionnaire, licencié endetté, les turpitudes de la vie inhumaine dépourvue d’humanité a eu raison de lui. Après cette mise en bouche tout en slam, ce fut le moment d’introduire Croquemort.
Slam de Croquemort: le tchadien dans l’espace
Dans son style propre à lui, Croquemort a posé ses vers, vers nos oreilles très attentives, essayant en même temps de se détendre, d’entendre et de comprendre, tous les maux cachés derrière chaque phrasée, chaque dont le sens interpelle notre science et notre conscience. Croquemort a croqué les mots, pour dénoncer ses maux qu’il n’a jamais cessé de prononcer tout haut, tout le bien qu’il rêve pour sa terre le Tchad.Comme un seul homme, le public s’est levé, pour accueillir son slameur dans la une clameur qui a rapidement laissé place à la peur. Entre stupeur et admiration, Croquemort est arrivé sur scène dans une accoutrement à la symbolique plutôt forte. On n’a connu la mort et le croque mort tout de noir vêtu, voici qu’arrive Croquemort tout de blanc vêtu, comme une interpellation à éclairer la mort. La mort serait-elle lumière pour accéder à la vie? Croquemort nous le dira.
Slam de présentation
Le moment magique fut les une minute accordée à chaque slameur pour se présenter au public de Rod’s Prod. Se sont ainsi relayés sur le podium, Faithfull du Cameroun, Big Joh de la Côte d’Ivoire, Epiphanie du Tchad, Mariam du Mali, Arnold le centrafricain venu de la RDC et aussi Myriam de l’Algérie. ils ont chacun, dans un style propre à chacun, arraché au public des applaudissements et des cris admiratifs. l’Humoriste Aldo du Cameroun est venu conclure cette soirée avec un peu d’humour.Même si tous les slameurs attendus pour ce festival ne sont pas encore tous sur le sol tchadien, Croquemort a quand même tenu à présenter tous les slameurs et la grosse team qui l’accompagne derrière ce festival.
Le Festival International N’Djam s’Enflamme en Slam tient jusqu’ici toutes ses promesses. On se retrouve ce mercredi pour la suite des activités. Un vernissage, un concert slam au féminin à l’IFT et bien sûr le grand concert au village du festival (Espace Talino Manu) avec en têtes d’affiche deux dinosaures du rap 235: Sultan et Imaam T.
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