TCHAD/Présidentielles 2016 : L’Union Africaine en campagne pour Idriss Déby Itno
Une lettre ouverte du farouche opposant du régime d’Idriss Déby Itno, Ngarledjy Yorongar à madame Nkosamana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union Africaine contre la présidence en exercice du président tchadien à la tête de l’institution panafricaine n’a rien abouti. Des sondages sur la toile des tchadiens contre cette présidence de Déby sont tombés dans des oreilles de sourd. L’UA a-t-elle choisie son candidat à la tête du Tchad en 2016 ?
Les élections présidentielles s’approchent à grand pas et les esprits se chauffent au Tchad. Contrairement à d’autres pays qui, en ce moment se mobilisent contre les modifications des constitutions pouvant permettre à leurs Chefs d’Etat de se représenter aux élections, chez nous au Tchad, Idriss Deby Itno, en bon stratège a réussi à sceller le sort des tchadiens – l’Union Africaine « en campagne déjà » pour lui.
Les boycotts des deux dernières élections présidentielles par l’opposition au Tchad n’ont rien changé dans le quotidien des tchadiens. Il faut aller aux élections ! La meilleure arme pour toute alternance démocratique est le pouvoir des urnes. Le Tchad, bien que mauvais élève en matière de transparence électorale, il y a envie ardente des tchadiens d’aspirer à une alternance démocratique.
Et pendant que les esprits se chauffent et s’agitent à N’Djamena et le reste du Tchad dans ses lots de problèmes, et à deux mois des échéances électorale, l’UA lors de son 26e sommet à Addis-Abeba a porté son choix sur le président tchadien en qualité de sa présidence en exercice pour une durée de un an. Une nomination qui n’est pas du goût des tchadiens. Nombres de tchadiens estiment que cette institution jugée peu crédible est en campagne pour le Président tchadien qui, d’ailleurs est en campagne pour sa propre succession en avril prochain.
Objectif premier d’Idriss à la tête de l’UA : que l’Afrique sorte de la CPI. Entre temps, la CPI n’engage pas les peuples d’Afrique en justice, mais quelques seigneurs de guerres qui, d’une manière ou d’une autre ont commis des exactions, qui ont des mains sales.
Comme son prédécesseur Robert Mugabé, l’objectif premier du président en exercice de l’Union Africaine, Idriss Deby est que l’Afrique quitte la Cour Pénale Internationale. Il est vrai que cette question pose trop de réflexions sur le continent africain.
Il est encourageant pour l’Afrique de regretter que la CPI qui est une juridiction internationale ne vise que les dirigeants africains. Mais il est aussi logique de se demander quelle serait l’alternative sur le plan continental, lorsqu’on voit clairement que l’Union Africaine ne pèse pas sur les abus commis par les prétendus hommes forts et seigneurs africains. Et le temps que l’Afrique a perdu en laissant mourir assez les victimes des crimes de l’ancien président tchadien Hissein Habré avant d’être rattraper par la justice (aujourd’hui jugé au Sénégal). L’Afrique a droit de s’inquiéter par rapport à ce qu’elle conçoit comme étant un acharnement contre ses dirigeants, mais cette façon de sommer son retrait ferait également le lit des rébellions avec au menu l’enrôlement des mineurs, de viols, des tueries etc. L’Afrique doit d’abord disposer d’une justice continentale douée, indépendante, et juste pour prétendre à un quelconque retrait.
Qu’il commence par quitter le pouvoir et qu’il accepte d’être poursuivi par la justice de son pays pour n’est plus parler de l’acharnement. Sinon, je vois à travers cette déclaration une après pouvoir doré que les chefs d’Etat africains veulent s’offrir.
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