Insécurité sanitaire des réfugiés Centrafricains malades aux camps et évacués à Kinshasa pour des soins médicaux

– Par Un réfugié Centrafricain à Kinshasa.

La situation des réfugiés malades aux camps qui se trouvent dans la province de l’Equateur et qui sont transférés à Kinshasa pour les soins médicaux dans les centres appropriés est alarmante. La province de l’Equateur par rapport à sa situation géographique, reste la seule province de la RDC qui a accueilli depuis le début de la crise qui a troublé gravement la RCA un nombre considérable de réfugiés venant de Centrafrique. Parmi ces camps on peut citer entre autres : le camp de Molé, le camp de Boyabo et celui de Ike. Une fois que ces réfugiés malades sont arrivés à la capitale, ils sont soumis à la politique d’assistance urbaine du HCR qui se fait par le truchement de son partenaire de gestion ERUKIN. ERUKIN veut dire, Equipe d’Encadrement des Réfugiés Urbains de Kinshasa. Seule ERUKIN signe des contrats avec des centres de santé catholiques beaucoup plus pour les traitements de ces malades donc c’est lui qui s’occupe de tous les problèmes logistiques et sociaux des réfugiés , c’est-à-dire: les nourrir, les amener à l’hôpital, voir leur logement. Mais faute est malheureusement de constater que cette structure de gestion n’a pas une autonomie financière pouvant lui permettre de faire face aux problèmes de ces derniers en cas du retard de financement de son partenaire (HCR) d’où l’inspiration de l’insécurité sanitaire des malades.

Mais comment peut-on comprendre le fait qu’ERUKIN dépend exclusivement de son partenaire HCR pour pouvoir poser des actions en faveur des réfugiés ? Pour répondre à cette interrogation, les événements du mois de juin et juillet 2015 nous permettront de démontrer une vérité certaine. Au mois de juin et juillet un bon nombre des malades sont internés à l’hôpital conventionné avec le HCR, tandis que les autres qui ont connu un soulagement sont logés dans des auberges comme à l’accoutumé. Il convient de noter que ces derniers ne peuvent trouver à mettre dans les dents que si ERUKIN est financé par son partenaire pour les assister. Voilà pourquoi pendant deux mois et demi, les moments pendants lesquels le HCR fait une évaluation avec son partenaire d’exécution bien sûr, ces malades ont connu une rupture alimentaire prolongée qui a fallu ôter la vie à certains malades ; surtout ceux qui étaient encore internés et qui continuaient à prendre des médicaments sans pourtant trouver rien à manger ! ERUKIN à son tour va toujours continuer à dire aux malades de « prendre le mal en patience » pendant que le mal lui-même n’a jamais été patient… Face à cette crise alimentaire, ceux qui sont dans les auberges ne pouvaient pas rester inaperçus qu’ils ont évité organisé par le biais de la communauté une grève pacifique dénommée « grève de faim » qui leur a finalement donné une solution.

Il faut noter l’effort du service social du dit centre de santé qui ne cesse de s’efforcer de donner une assistance vivrière afin de sauver la vie en péril. Nous ne pouvons conclure cet article sans pourtant toucher la problématique du retour précoce de ces réfugiés dans leurs camps respectifs qui reste aujourd’hui une actualité et on se pose la question pour savoir pourquoi ce retour au camp qui est la procédure normale, est-il encore qualifié d’un retour précoce ?

Normalement, c’est cela la bonne procédure, un réfugié reconnu au camp et qui pour des raisons sanitaires est évacué à Kinshasa doit en principe retourner dans son site respectif après être établi. Mais tel n’a été pas le cas, parce que certains rapports médicaux que présentent la coordination de santé du HCR ne sont pas conformes à ceux des médecins traitants puis que seuls les médecins peuvent déclarer dans leur rapports médicaux tel ou tel malade est guéri et peut rentrer aux camps avec quiétudes et non la coordination de santé du HCR. Il est certes vrai que celle-ci est coordonné par un médecin, mais il ne doit pas prendre une décision unilatérale pour faire retourner un malade, qui n’a pas encore fini le soin, au camp, sans pourtant consulter son médecin traitant. Voilà pourquoi quand ces derniers sont laissés dans leurs droits n’hésitent de faire recours à Madame le Secrétaire Permanent de la Commission Nationale pour les Réfugiés pour des éventuelles solutions. Non seulement elle représente le gouvernement Congolais auprès des réfugiés et le HCR mais aussi, et surtout, elle est docteur en médecine. Ce qui lui permet d’analyser avec beaucoup d’attention et de compassion des pareils cas et surtout le recours médecin traitant qu’elle privilégie.

Bonne lecture

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