Journée mondiale des refugiés à Bangui
– Max-Landry Kassaï, 20 juin 2017
La journée mondiale des réfugiés est célébrée aujourd’hui dans notre pays à l’instar des autres pays du monde. Tous les réfugiés présents sur le sol centrafricain, voudraient, à travers cette solennité, remercier le gouvernement centrafricain pour son hospitalité.
Il s’agit d’un nombre important de familles venant de la République Démocratique du Congo pour la plupart, du Soudan, du Tchad et du Cameroun, résidant depuis de nombreuses décennies en Centrafrique. Ils sont réfugiés, demandeurs d’asile, donc chercheurs d’une possible réinstallation dans les pays traditionnels d’accueil.
Cette célébration est organisée sous l’hospice du HCR en partenariat avec l’Afrique Secours et Assistance (ASA) qui s’occupe du bien-être des réfugiés urbains. Elle est célébrée dans la salle de banquet de l’Assemblée Nationale en présence du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration Territoriale, du troisième vice-président de l’Assemblée Nationale, des Représentants du corps diplomatique accrédités en Centrafrique, du Représentant du Haut Conseil des Nations Unies pour les réfugiés.
Le thème retenu pour la journée-ci est:” rêves et espoirs pour un lendemain meilleur”. Le rêve est quelque chose attachée à la personne humaine, qui se bat au quotidien pour l’amélioration de ses conditions de vie. Le rêve, est une lutte profonde contre les horreurs de l’existence, la conception et l’imaginaire d’une vie bannie de ténèbres, d’inégalités. Alors que l’espoir, peut s’entendre d’une lueur d’assurance, une certitude qui tendent à la conquête du rêve nourri, celui qui devient réalité et qui se construit au fil du temps.
Ainsi, le rêve du réfugié, c’est de renouer avec son passé paisible, dont les aspirations, les attentes ont été secouées par la guerre et autres catastrophes. De ce fait, pour qu’un réfugié puisse bien se sentir sur un sol étranger qui l’accueille, il faut qu’il soit traité à égalité que le natif. Il faudrait que son intégration soit une réussite au sein de la communauté d’accueil. Et il faudrait aussi que cette dernière soit un havre de paix et de sécurité.
Or, les guerres civiles répétées qui ont ravagé le pays n’ont pas épargné les communautés réfugiées. Et là, on peut nullement parler d’une terre d’asile, ni penser dans ces conditions à un avenir meilleur. Car, d’autres souffrances viennent s’ajouter aux leurs, aggravant pour la plupart du temps leur situation.
le témoignage d’un réfugié congolais dont certains membres de la famille ont été tués pendant l’entrée des Séleka m’a beaucoup attristé. C’est des décennies de vie vide, sans lendemain certain, malignement encouragé pour un lendemain meilleur. Mais, nous savons tous que l’époque où les réfugiés sont traités comme des princes est révolue, voyant la réalité des choses, un monde bouleversé par les conflits, les attentats terroristes, le chômage. Les pays traditionnels d’accueil ferment leurs portes, les frontières, en vue de protéger leur peuple respectif, quant aux possibilités de réinstallations.
J’ai été réfugié et je sais ce que c’est que de se trainer sur un sol étranger sans secours; et là ce dicton trouve grandement son sens:” l’on est mieux que chez soi”. Nos frères et sœurs réfugiés congolais, soudanais, tchadiens ont passé des moment difficiles de refuge dans le pays, se buttant au problèmes d’emploi, de santé et d’éducation.
En effet, la RCA accueille plus de 8500 réfugiés et demandeurs d’asile. Elle est distinguée comme un pays dont la tradition de terre d’asile n’est plus à démontrer selon le Représentant du HCR, et qui respecte ses engagements internationaux. Elle apporte protection, assistance et réconfort aux milliers de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont été contraints de quitter leur pays d’origine. Cependant, elle ne saurait répondre aux vraies attentes des réfugiés en raison de ses faibles possibilités socioéconomiques ruinées par les crises.
L’alternative à ces maux serait que le gouvernement centrafricain et le HRC pensent à la mise en pratique des solutions durables aux conditions des réfugiés qui sont notamment le retour volontaire des réfugiés dans les pays d’origine, la concrète réintégration des familles réfugiés dans la communauté nationale, car dit-on: “là où on est bien, c’est là où est notre patrie”, ainsi que l’accélération des mesures de réinstallation.
Nous souhaitons à toutes les communautés réfugiées bonne fête et bonne intégration dans la communauté centrafricaine. Nous pensons également à nos familles centrafricaines qui sont encore au refuge au Congo, au Tchad, au Cameroun et demandons par la même occasion que le gouvernement puisse tous mettre en œuvre pour procéder à leur volontaire rapatriement, car elles loin de vivre dans de bonnes conditions sur ces terres.
À lire aussi: un rapport sur la Journée mondiale des refugiés à Kinshasa par Esatis Lebon.
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