CTD Seminar Series: Sylvie Ayimpam & Jacky Bouju, 3 July 2015

Les violences ordinaires dans l’Afrique contemporaine: le monde humanitaire par Sylvie Ayimpam et Jacky Bouju, Aix-Marseille University / Institut des mondes Africains (IMAF)

Nous consacrerons cette Séminaire aux violences ordinaires dans l’Afrique d’aujourd’hui. L’étude des violences ordinaires — définies par Alain Marie et Pierre Janin (2003) comme celles qui prennent place dans le quotidien des rapports sociaux et qui sont banalisées par la société — suppose de porter l’attention sur des formes de violences qui seraient « admises » par la société et plus ou moins « tolérées » par  les personnes concernées. Ces violences tireraient leur légitimité du fait qu’elles se rattacheraient à des « traditions » ou à des formes de régulation sociale « anciennes ». Le principe totalitaire qui gouverne beaucoup de sociétés africaines, se décline en violences permanentes faites à l’individu. Les contextes contemporains en Afrique donnent à percevoir dans la longue durée une violence ordinairement silencieuse des relations sociales, parfois les plus ordinaires, entre citoyens ordinaires dans la vie quotidienne, entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés, entre ceux qui aident et ceux qui sont aidés.

En ce qui concerne le champ de l’humanitaire, il devient l’un des lieux où s’articulent de plus en plus en Afrique la violence spectaculaire (celle des guerres, rébellions, conflits ethniques ou politiques, avec leurs conséquences multiples) et les violences ordinaires (celles qui prennent place dans le quotidien des relations sociales). Plusieurs événements ces dernières années ont jeté une lumière crue sur les conceptions négatives que les populations locales, bénéficiaires de l’aide, se faisaient du personnel humanitaire et des interventions humanitaires en général. Le personnel humanitaire se fait de plus en plus agressé dans les camps des réfugiés ou des personnes déplacées ou encore dans les zones de conflit, et cela pour diverses raisons ; il y a le fait que les populations locales ressentent comme violentes les normes qui sous-tendent l’intervention humanitaire et auxquelles elles doivent se conformer pour en bénéficier ; il y a également le fait que se développent de plus en plus des représentations sociales selon lesquelles les organisations humanitaires entretiendraient l’insécurité afin de se reproduire par le renouvellement de leurs financements. Dans ce domaine, il serait intéressant de passer de l’analyse que l’on fait en général de la vulnérabilité des personnes déplacées et prises en charge par des organisations humanitaires, à l’analyse de la propre vulnérabilité du personnel humanitaire sur le terrain. Il y a donc lieu d’étudier ici les cycles d’échanges de violences entre les deux catégories de protagonistes que l’intervention humanitaire met face à face, tout comme on peut étudier ces cycles d’échanges de violences dans entre gouvernants et gouvernés, et dans le cadre de la vie quotidienne.

Location: Room 004, Johan Huizinga Building, Doelensteeg 16, Leiden

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or contact Jonna Both j.c.both@hum.leidenuniv.nl

 

 

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