Quelle leçon retenir de la visite d’Antonio Guterres?

– Max-Landry Kassaï, 4 decembre 2017 (précédemment publié le 31 octobre 2017)

Les centrafricains sont nombreux à penser que  la visite d’Antonio Guterres va changer le cours des choses. Une visite ponctuée d’entretiens avec les hommes politiques, les religieux et les responsables des groupes rebelles. Mais, qu’est-ce que nous pouvons retenir de cette visite?

Un habitant de Bakala disait: ” la guerre entre l’UPC et la coalition FPRC est une guerre d’intérêts. Ils se battent afin de voler, de piller, de s’approprier les sites miniers et les positions stratégiques…Toutes les autres raisons données ne sont rien que des prétextes.” Voila une déclaration dont la MINUSCA ne méconnait pas ,  elle est mieux placée pour comprendre cette réalité. Mais, elle préfère complaire aux actions subversives des groupes   rebelles qui se cachent derrière des identités chrétienne ou musulmane pour entretenir la crise. Alors que les ressources naturelles pillées par ces groupes armés  rebelles sont connues de la MINUSCA qui les caresse dans le sens du poil, ne peuvent  rendre la vie à des centaines ou  des milliers de  centrafricains qui tombent sans cesse sous les balles de ces monstres. La  MINUSCA agit toujours en pompier moqueur, une fois que les gens s’entretuent copieusement. De ce fait, dites-nous le pourquoi de la mission de ce système maudit, où les vies humaines sacrifiées  doivent servir de raison pour maintenir une mission qui ne sert absolument à rien.

Dans le rapport de la MINUSCA relatif aux violations et abus des Droits de l’Homme et la violation du droit international Humanitaire par les coalitions précitées, la MINUSCA précise les bases de ces groupes armés et leurs  forces de nuisance; elle connait donc les auteurs de ces crimes qu’elle se croise quotidiennement le long  les patrouilles, sans pour autant leur mettre la main dessus. On voit que toutes les résolutions du conseil de sécurité et le chapitre VII  de son traité,  sont tout simplement foulés au pied. Il ne peut avoir de maintien ou d’imposition véritables de paix en Centrafrique. Et d’ailleurs Guterres l’a bien dit: “il n’y a pas de paix véritable à maintenir en Centrafrique”. On peut comprendre que la communauté internationale se moque de nous: celle qui est sensée rétablir la paix là ne la trouve pas.

Guterres dans tous ses discours parle de manipulations politiques qui entretiennent la crise. C’est vrai, mains qui doit mettre fin aux manipulations et arrêter les auteurs de crimes? Et nous, nous disons que l’incapacité volontaire de la MINUSCA encourage les gens à perpétrer les violences, les massacres, toute sorte de crimes; comme ils peuvent tuer, violer, voler, piller, incendier des villages entiers et revenir fêter leurs milliards à Bangui dans les hôtels les plus luxes, à côté du gouvernement et de la MINUSCA qui les protègent inlassablement.

Et oui le principe est simple: pas de crise, pas de mission de l’ONU. Il faut donc maintenir la crise pour faire vivre ce système maudit, car on y mange, on y baise, et on y tue. C’est la vie et tant pis pour les victimes, on se retrouvera en enfer an “other day”, mais avant tout on doit vivre du sang des centrafricains, un sang succulent; on a tout à y gagner, de l’or, de diamant, les femmes et les enfants à violer. Ben Guterres veux-tu nous dire de stopper cette crise qui nous nourrit? Des minables personnels de cette mission qui gagnaient 200.000 F CFA chez eux peuvent gagner grâce la crise centrafricaine plus de cinq millions de francs CFA. On sait que la crise enrichit le personnel de la MINUSCA pendant que les centrafricains sont  appauvris d’avantage; car tous les emplois créés par cette mission profitent  aux expatriés et non aux centrafricains; qui peuvent  qu’être  des “cleaners” ou des garçons de salle à la rigueur. On oublie que ce qui fait perdurer une crise, c’est le chômage, la misère…

On attendait de Guterres un message fort à l’endroit des groupes armés, suivis d’actions concrètes pour sortir le peuple de terreurs que causent ces derniers. Mais hélas!

Guterres et les parlementaires centrafricains étaient tombés d’accord que les FACA soient réarmées pour être associées aux patrouilles de la MINUSCA. Mais on attend de voir si cela va être fait, comme la communauté internationale minimise la grave incapacité de sa mission à résoudre la crise. C’est une erreur de penser  que l’envoi d’un effectif supplémentaire de la force onusienne réglerait la question, alors qu’au fond il n’y a pas de volonté véritable d’une sortie de crise. Et sachez le, aucune organisation internationale, quelle que soit sa forme, ne peut être supérieure à un Etat; car la souveraineté nationale ne peut être ni partagée ni négociée, chose que Touadera comprend difficilement. Un président légitime qui n’a rien à imposer à la MINUSCA comme solutions de sortie de crise; car en principe, c’est à la MINUSCA d’exécuter la vision sécuritaire du gouvernement qui a la responsabilité principale de protéger son peuple et non le contraire.

On doit donc retenir que sans actions concrètes, la crise centrafricaine n’aura jamais de fin. La MINUSCA et le gouvernement doivent agir en étroite collaboration pour mettre fin aux souffrances du peuple.

Vous conviendrez avec moi qu’après le passage de Guteress, nous allons vivre un semblant de paix et les activités de ces groupes armés reprendront de plus belle quand ils en auront besoin. La seule force répressive véritable est la force étatique, munie des Prérogatives de la Puissance Publique. Alors si Touadéra se laisse couillonner par un Représentant des Nations Unies qui n’est pas son égal, la seule chose qui reste au peuple est la voie des rues où tout peut se décider.

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